Colophon

Contre la tradition, nous scandons impression à la demande. Pourquoi cette vulgarité ? Pourquoi encore le papier dans cette société qui bleuit à l’ombre de ses écrans ? Pour satisfaire quelque peu nos habitudes anciennes, pour tendre les flux, pour les accélérer. Pour la fascination technique. Pour expérimenter contre une industrie qui stagne. Pour les autodafés à venir. Pour proposer d’autres perspectives. Lesquelles ? Celles d’autres littératures : vaguement transies, étoilées de fureur, empêchées jusqu’à présent par la raison pécuniaire. Nos livres n’existent qu’en leur virtualité. L’envie d’un de nos titres, de sa lecture matérielle, entraîne sa réification. Le texte prend corps pour celui qui en exprime la volonté, il adresse à l’époque la question trouble de la forme, en lui signifiant avec force son souhait d’agitation. S’évaporent les intermédiaires. Fini le stock, finie la pesanteur. Moins de livres à détruire, plus de livres à partager, moins de risques pour nos ciels charbonneux, plus de risques pour des littératures qui se placent sur la brèche, y vacillent. Ces littératures qui peuvent exister, en livres ou en antilivres, cracher leurs cris, invoquer l’après-demain. Ces littératures qui prennent acte de la cybernétique, et s’y avancent. Avec une seule résolution : que scintille ce qui échoue en textualité.

Nous nous faisons par ailleurs un point d’honneur de fabriquer nos ouvrages essentiellement à l’aide de logiciels libres. Nous utilisons pour cela, depuis un système d’exploitation Linux, des programmes comme Gimp, LaTeX, Scribus, Vim, LibreOffice, Git, Pandoc, Calibre, Inkscape, etc.

Nos ouvrages s’inspirent tant d’une typographie classique que de ses transformations modernistes ; nous tentons de faciliter le plus possible la lecture de nos textes, tout en nous permettant de légères extravagances. Notre typographie a été en grande partie influencée par les théories multiples qu’a pu constituer Jan Tschichold tout au long de sa vie. Le caractère que nous utilisons pour la majorité de nos réalisations est le Crimson, lui-même influencé par les travaux de Jan Tschichold avec le Sabon, Robert Slimbach avec les Arno et Minion, et Jonathan Hoefler avec le Hoefler Text.

Nos couvertures s’inscrivent dans une volonté que nous qualifions de « langage pictogrammatique », un langage qui se pare de mystères pour avancer une communication instantanée de la totalité d’un texte. À travers ces représentations graphiques ou les citations de nos quatrièmes de couverture, nous souhaitons proposer une matière qui s’expose, qui a la potentialité d’orner le quotidien. Nos livres s’offrent et se reçoivent comme le labeur d’un artisan, qui cherche à apporter à sa technique une dimension quelque peu esthétique.

Ce site est quant à lui bâti à l’aide du logiciel Hugo — une évidence sans doute pour une fabrique d’antilivres… Un même caractère, le Crimson, est utilisé sur ce site.

À l’instar de l’ensemble de nos réalisations, le contenu de ce site est placé sous licence CC-BY-NC-SA, sauf précision d’un placement dans le domaine public volontaire.

Nous tenons enfin à indiquer que l’ensemble de nos ouvrages numériques ne contient ni DRM ni tatouage numérique, qu’il s’agisse de nos antilivres ou de la version EPUB de nos livres, format payant disponible sur les plates-formes les plus usitées. Nous ne contrôlons malheureusement pas l’ajout de DRM sur certaines de ces plates-formes. Nous vous conseillons donc de choisir précisément une plate-forme respectant vos droits numériques.

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